Chez les spécialistes, chacun a sa recette pour réussir ses semis de Lithops de Steven Hammer (dans son ouvrage Lithops, joyaux du veld) à Nick Rowlette en passant par Steve Brack (site de Mesa Garden) ou Terry Smale. Si on les compare, un certain nombre de règles générales se dégagent, elles sont synthétisées ci-après. Elles sont précisées dans les conseils de culture de Félix Simon sur le site du Cactus Francophone.

J’ai traduit deux autres “recettes” en français, une pouvant s’appliquer aux parties les moins chaudes et ensoleillées de France (U. Beyer), l’autre à la région méditerranéenne (N. Cole). Mais chacun peut (doit ?) y ajouter son grain de sel, c’est ce qui rend le semis de Lithops attrayant.

Règles générales

Substrat très minéral, non calcaire et avec une texture relativement fine. Pot assez profond.

Semis de printemps (températures entre 20 et 30°C) avec des graines âgées d’au moins un an.

Semis sur lit de sable fin, sans enterrer les graines et sous plastique pendant les deux premières semaines. Premier arrosage par trempage dans eau avec fongicide, puis arrosage par pulvérisation.

Maintenir les pots dans un endroit très lumineux mais sans soleil direct pendant au moins 18 mois.

Les espèces les plus faciles à semer sont : Lithops aucampiae, bromfieldii, hallii, hookeri, karasmontana, lesliei, olivacea, pseudotruncatella, salicola et schwantesii.

Attention plusieurs espèces ont des graines minuscules (Lithops julii, marmorata, olivacea).

Un large éventail de graines issues de ma collection est disponible dans la rubrique Acheter. La liste 2019 est actuellement en ligne. 

Je dispose d’espèces et de variétés peu communes ou de cultivars en petites quantités. Si vous recherchez des plantes rares, peut-être en ai-je 2 ou 3 exemplaires, envoyez-moi un message en précisant votre souhait (nom et âge de la plante, racine nue ou en pot).

Mes semis

Je sème presque exclusivement à la fin du printemps, dès les premières chaleurs, dans des pots ronds de 5,5 cm diamètre ou dans des plaques de semis à 35 alvéoles de 5×5 cm de côté. Le substrat est exclusivement composé de sol granitique reconstitué selon la formule 1/3 terre, 1/3 sable, 1/3 petit gravier. Les graines sont déposées sur une fine pellicule de sable de quartz. Au fur et à mesure du développement des plantules, je rajoute un peu de gravier de quartz ou de granite.

Selon l’humeur, le temps disponible, la taille des graines ou la rareté de l’espèce semée, j’applique une des trois méthodes suivantes pour déposer les graines dans leur pot. 1 – je dépose chaque graine une par une avec un cure-dent légèrement humidifié (photo de gauche), 2- je dépose les graines dans un morceau de papier plié que je tapote doucement au-dessus du pot (photo du milieu), 3- je prélève une pincée de graines avec deux doigts et je saupoudre le pot comme si c’était du sel (photo de droite).

Les semis de Sylvain Burgaud

Sylvain Burgaud est un membre actif du Cactus Francophone et un grand semeur de Lithops et de Conophytum. Il m’a gentiment autorisé à reproduire sa méthode de semis.

Le substrat est composé d’un mélange homogène de pierre ponce (pumice), perlite, sable de quartz, vermiculite, charbon de bois et terreau. Il est versé dans des pots carrés de 5×5 cm dont le fond est obstrué par un petit bout de sopalin pour éviter que le substrat ne s’échappe. Le substrat est légèrement tassé à l’aide d’une cale en bois pour obtenir une surface plane. Les pots sont alors trempés dans l’eau, juste avant de disposer les graines (10 à 30 par pot) en surface, sans les recouvrir. Elles sont juste brumisées pour éviter de rester en suspension sur des éléments du substrat.

Les pots sont immédiatement placés 14h/j sous éclairage artificiel (tubes aquarium à 6 ou 7 cm de la surface des pots), à température ambiante. Ils sont recouverts d’un film plastique (technique du baggy) jusqu’à l’obtention d’un taux de levée satisfaisant. Cette technique présente l’inconvénient de favoriser la formation d’algues à la surface des pots avec un risque de colmatage du substrat pouvant gêner le bon développement des plantules. Pour éviter cet inconvénient, il est possible de laisser les pots à l’air libre dès le semis, par contre il convient de les laisser tremper dans 5 mm d’eau jusqu’aux premières levées (procédé mis au point par Klaus Ingenwepelt).

Méthode de semis d’Uwe Beyer (sous serre, dans l’ouest de l’Allemagne).

Les graines fraîches de Lithops germent très irrégulièrement et comme elles restent viables pendant au moins 10 ans si elles sont conservées à l’intérieur de leur capsule dans un endroit sec et sombre, il est préférable d’attendre un an avant de les semer.

Le substrat doit garantir un bon drainage et avoir une très faible teneur en nutriments. J’utilise exclusivement de la pierre ponce, mais elle peut être remplacée par tout type de gravier de 1 à 4 mm de diamètre, dont le pH ne dépasse pas 7. J’évite rigoureusement l’utilisation de terre tourbeuse substrat dont la plupart des parasites ont besoin pour survivre. Avant le semis, il convient de stériliser le substrat dans un four à 200 ° C pendant une heure ou un four à micro-ondes pendant 20 minutes.

Remplir des pots ou des plateaux avec le substrat stérilisé puis le mouiller complètement avec de l’eau de pluie. Déposer les graines à la surface du sol humide, sans les enterrer. La densité optimale est d’environ 1 à 5 graines par cm². Recouvrir les pots d’un film plastique fin et les ranger dans un endroit lumineux mais ombragé à une température constante d’environ 15-20° C. Une fenêtre dans une pièce à température contrôlée permettra un meilleur taux de germination qu’une serre, où les variations de températures sont plus fortes. Après deux semaines, le processus de germination est globalement terminé et les pots doivent être découverts.

Les semis doivent être pulvérisés plusieurs fois par jour et le substrat ne doit pas sécher pendant les premières semaines. Donner progressivement plus de lumière, mais en évitant le plein soleil pendant la première année. Pas de traitement phytosanitaire ni d’engrais avant que les plantes aient un an.

 Méthode de semis de Naureen Cole (sous toile d’ombrage en Afrique du Sud).

La meilleure date pour semer est la fin du printemps ou le début de l’été afin d’éviter les températures trop élevées et pour permettre aux plantules d’atteindre une taille suffisante à l’entrée de l’hiver. Utiliser de préférence des pots carrés d’une profondeur comprise entre 7 et 10 cm.

Le substrat doit être idéalement composé de gravier de granite de 1 à 3 mm de diamètre, ou d’un mélange à parts égales de sable grossier de rivière et de terre minérale, pauvre en matière organique. Dans le deuxième cas, stériliser le substrat dans un four.

Mettre d’abord une couche de gravier drainant au fond du pot, puis le substrat choisi en laissant 1,5 cm de libre dans la partie supérieure du pot. Rajouter en surface, environ 3 mm de sable fin non calcaire. Mouiller l’ensemble du pot puis déposer les graines en surface, sans les enterrer, comme si vous saliez le sable avec les graines. Recouvrir le pot d’un film plastique avec deux ouvertures permettant une certaine circulation d’air puis le placer pendant 2 à 3 semaines dans un endroit bien éclairé, mais ne recevant pas directement les rayons du soleil. Si besoin, arroser par trempage dans un récipient d’eau de pluie jusqu’à ce que la partie supérieure du pot soit complètement humide. Par sécurité, on peut ajouter un fongicide à l’eau d’arrosage.

La température idéale de germination se situe entre 22 ° C et 28 ° C avec une forte luminosité. Dans ces conditions, la majorité des graines va germer en 4 à 8 jours. Il est préférable d’utiliser des graines vieilles de 2 ou 3 ans, sachant que leur pouvoir germinatif est conservé pendant 10 à 15 ans voire plus pour les espèces les plus désertiques comme Lithops optica ou Lithops gracidelineata (20 à 25 ans). Il est préférable de conserver les graines dans leur capsule et dans un endroit bien sec.

Lorsque la plupart des graines ont germé, enlever le film plastique et passer à un arrosage exclusivement par pulvérisations. Il faut alors arroser suffisamment pour que le substrat soit toujours humide sur environ 6 mm de profondeur (pour permettre aux racines de continuer à se développer), tout en laissant la couche superficielle du substrat sécher entre les arrosages. On augmentera progressivement la durée pendant laquelle la couche superficielle du substrat est sèche jusqu’à ce que les plantules deviennent adultes (vers 18 mois environ). Il est important d’avoir à l’esprit que les plantules ont besoin de plus d’eau que les plantes adultes, il faut donc continuer à les arroser en hiver, au moins toutes les trois ou quatre semaines.

Les semis ne doivent pas être transplantés avant d’avoir au moins un an, pour ne pas les endommager en les manipulant. Il est toutefois préférable de les laisser dans le même pot pendant 18 mois avant de les transplanter.

Calendrier d’arrosage des semis (à adapter à la période de semis)

Sur son site manolithops, Manuel Muñoz García propose un calendrier d’arrosage des semis de Lithops facile à retenir.

  • Premier mois : deux pulvérisations par jour tous les jours.
  • Deuxième mois : une pulvérisation abondante un jour sur deux.
  • Troisième mois : une pulvérisation abondante un jour sur trois.
  • Quatrième mois : un arrosage abondant par le haut un jour sur quatre.
  • Cinquième mois : un arrosage abondant par le haut un jour sur cinq.
  • Sixième mois: un arrosage abondant par le haut un jour sur six.
  • De 7 mois à 1 an : un arrosage abondant par le haut, une fois par semaine.
  • De 1 an à 18 mois : un arrosage abondant par le haut, une fois tous les 15 jours.